Ce dossier cartographique a été réalisé grâce aux données de l'UNESCO. On pourra retrouver par la suite ces données dans l'atlas UNESCO des langues en danger dans le monde. Afin de permettre sa réalisation, de nombreux éditeurs régionaux et contributeurs ont fourni et validé d'importantes données linguistiques sous forme de bases de données exploitées par «le-cartographe.net». Atlas paru en mars 2010.
Carte - Les langues en danger en Amazonie (extrait)
Sur les quelque 6 000 langues existant dans le monde, plus de 200 langues se sont éteintes au cours des trois dernières générations, 538 sont en situation critique, 502 sérieusement en danger, 632 en danger et 607 vulnérables. Ce phénomène de disparition des langues se manifeste dans toutes les régions du monde dont les conditions économiques sont très variables. En Afrique subsaharienne, où environ 2 000 langues (près d’un tiers du total mondial) sont parlées, il est très probable qu’au moins 10 % d’entre elles disparaissent au cours des cent prochaines années.
L’atlas constate par ailleurs que l’Inde, les États-Unis, le Brésil, l’Indonésie, la chaine himalayienne et le Mexique, des pays ayant une grande diversité linguistique, sont aussi ceux qui comptent le plus grand nombre de langues en danger.
Carte - Les langues en danger dans la chaine de l'Himalaya
L’atlas précise que 199 langues comptent moins de dix locuteurs et 178 autres langues entre 10 et 50 locuteurs. Parmi les langues éteintes depuis peu, il cite le mannois de l’île de Man, éteint en 1974 avec le décès de Ned Maddrell, l’aasax de Tanzanie, éteint en 1976, l’oubykh de Turquie, éteint en 1992 avec le décès de Tevfik Esenç, l’eyak d’Alaska (États-Unis), éteint en 2008 avec le décès de Marie Smith Jones.
En France, toutes les langues minoritaires, mise à part le basque, sont classées entre « vulnérable » ou « sérieusement en danger ».
Pour éviter de laisser mourir une langue, l'UNESCO préconise des «politiques éducatives» (le Pays Basque est particulièrement représentatif de cette volonté éducative) mais estime que cela dépend surtout des gens qui l'emploient «il faut que les gens soient fiers de parler leur langue» ! Pour les basques, je n'en doute pas une seconde...
Carte - Les langues en danger en France
Les responsables de la zone Europe sont :Tapani Salminen et Tjeerd de Graaf.
La terminologie de la légende est basée sur le rapport de l'UNESCO sur la vitalité et le danger de disparition des langues qui établit 6 degrés de vitalité / risque de disparition décliné sur 9 facteurs différents. De ceux-ci, le plus remarquable est celui de la transmission de la langue d'une génération à l'autre.
- 50 % des langues sont en danger de disparition ;
- Une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines ;
- Si rien n'est tenté pour stopper ce phénomène, 90 % des langues vont probablement disparaître au cours de ce siècle.
A lire :
Atlas des Langues en danger dans le monde. Direction éditoriale : Christopher Moseley, Cartographie : Alexandre Nicolas.
Langscape Map : Carte interactive des langues vivantes et en fin de vie.