Le Tour du Monde, Nouveau Journal des Voyages : créé par Édouard Charton (1807-1890) en 1860, ce journal hebdomadaire est paru jusqu’au 31 juillet 1914 chez Hachette. La revue rassemble plus de 900 récits de voyage, français ou étrangers, rédigés par plus de 500 voyageurs dont une trentaine de femmes.
Au sein de cette longue période, s’étend un « moment chartonien » entre 1860 et 1890, particulièrement intéressant. Charton, héritier des Lumières et ancien saint-simonien, conçoit une revue, cosmopolite et universelle, mais surtout illustrée. Pour lui, l’image tient une place centrale tant dans la circulation du savoir que dans l’authentification du voyage. Fondateur et directeur du premier journal illustré français, Le Magasin pittoresque en 1833, puis co-créateur de L’Illustration en 1843, Charton place l’image au premier rang des véhicules de la connaissance.
C’est la raison pour laquelle il veille à la qualité des illustrations réalisées par les « plus célèbres artistes » comme l’affirme la première page des volumes semestriels.
Illustration : Couverture d'un numéro de la revue « Le Tour du Monde »
Au sein de cette longue période, s’étend un « moment chartonien » entre 1860 et 1890, particulièrement intéressant. Charton, héritier des Lumières et ancien saint-simonien, conçoit une revue, cosmopolite et universelle, mais surtout illustrée. Pour lui, l’image tient une place centrale tant dans la circulation du savoir que dans l’authentification du voyage. Fondateur et directeur du premier journal illustré français, Le Magasin pittoresque en 1833, puis co-créateur de L’Illustration en 1843, Charton place l’image au premier rang des véhicules de la connaissance.
Illustration : Édouard Charton (1807-1890)
C’est la raison pour laquelle il veille à la qualité des illustrations réalisées par les « plus célèbres artistes » comme l’affirme la première page des volumes semestriels.
Illustration : Type de costumes siciliens (Dessin de Rouargue)
Illustration : Taormine et l'Etna (Dessin de Rouargue)
Les cartes réalisées à partir des lieux et espaces visités par les voyageurs montrent que la revue ne délaisse aucune région importante, même si toutes ne sont pas traitées à égalité.
La liste des partenaires – fournisseurs et acheteurs de récits et de clichés des gravures – témoigne de la notoriété rapidement acquise par la revue. La zone de chalandise du Nouveau Journal des Voyages est largement européenne, de Londres à Saint-Pétersbourg et de Madrid à Stockholm. Outre cet ancrage européen, on retrouve aussi sa trace aux États-Unis et au Japon.
Carte : Lieux et espaces des récits du Tour du Monde dans le monde (Europe Exclue)
La liste des partenaires – fournisseurs et acheteurs de récits et de clichés des gravures – témoigne de la notoriété rapidement acquise par la revue. La zone de chalandise du Nouveau Journal des Voyages est largement européenne, de Londres à Saint-Pétersbourg et de Madrid à Stockholm. Outre cet ancrage européen, on retrouve aussi sa trace aux États-Unis et au Japon.
Elle transmet les récits et les images des principaux voyages de la seconde moitié du XIXe siècle - voire de plus anciens remontant aux années 1830-1840 - dont beaucoup sont effectués par des membres de la Société de Géographie de Paris et/ou par des missionnaires du ministère de l’Instruction publique. Inépuisable catalogue de paysages, de types humains, de scènes de genre, de plantes et d’animaux mais aussi d’exploits, de leçons de vie et d’anecdotes, elle est un medium documentaire privilégié par les écrivains comme Verne ou les peintres comme Rousseau.
Après 1890, les conditions techniques, économiques et politiques conduisent à une évolution sensible de la revue, notamment dans sa composition, ses auteurs et la place de l’image. Elle est alors classée parmi les publications favorables au « Parti Colonial » ce qui pose la question de la pérennité de l’héritage chartonien.
Texte de Pierrette Chapelle : Titulaire d’une maîtrise d’histoire médiévale acquise en 1970, à la Sorbonne (Paris IV), sous la direction de Michel Mollat, puis d’un Capes, enfin d’une agrégation d’histoire-géographie, Pierrette Chapelle a enseigné durant trente-huit ans, dont vingt-neuf ans en lycée. Doctorante en histoire, à Paris-Diderot (Paris VII), sous la direction de Mme Marie-Noëlle Bourguet, spécialiste de l’histoire des voyages et de la construction savante du monde.
Pour info : la quasi intégralité de la revue est disponible en lecture sur le site de la BNF Gallica ici.
Texte de Pierrette Chapelle : Titulaire d’une maîtrise d’histoire médiévale acquise en 1970, à la Sorbonne (Paris IV), sous la direction de Michel Mollat, puis d’un Capes, enfin d’une agrégation d’histoire-géographie, Pierrette Chapelle a enseigné durant trente-huit ans, dont vingt-neuf ans en lycée. Doctorante en histoire, à Paris-Diderot (Paris VII), sous la direction de Mme Marie-Noëlle Bourguet, spécialiste de l’histoire des voyages et de la construction savante du monde.
Pour info : la quasi intégralité de la revue est disponible en lecture sur le site de la BNF Gallica ici.