France Inter - 2000 ANS D'HISTOIRE - L'ETA (émission du 29 avril 2010)
L'Euskadi Ta Askatasuna (sigle ETA pour « Pays basque et liberté » en basque, prononcé [ˈɛːta]) est une organisation armée basque indépendantiste d'inspiration marxiste (révolutionnaire).
Carte : Territoire revendiqué par les indépendantistes basques
Fondée en 1959, l'organisation a évolué d'un groupe résistant à la dictature franquiste vers un groupe paramilitaire indépendantiste basque.
Depuis 1968, selon les chiffres officiels et les communiqués d'ETA, plus de 800 personnes ont été tuées, des centaines ont été mutilées et des dizaines de kidnappings ont été commis.
Les actions d'ETA
La première victime de la lutte armée au Pays basque fut le garde civil José Pardines, pris dans une fusillade en juin 1968. Le même été, les séparatistes commirent leur premier attentat mortel, qui visa un policier particulièrement " dur ", Meliton Manzanas.
Parmi les dernières cibles de l'organisation, on compte des élus locaux, surtout du Parti populaire (neuf en tout, huit depuis l'arrivée de José Maria Aznar au pouvoir) et du Parti socialiste. Le conseiller municipal assassiné par l'ETA qui a déclenché la plus forte mobilisation a été Miguel Angel Blanco, enlevé puis tué d'une balle dans la tête en juillet 1997 : des millions de personnes étaient descendues dans les rues pour crier " Basta Ya ! ", " L'ETA, ça suffit ! ".
Après une trêve de quatorze mois qui s'est achevée le 3 décembre 1999, les attentats ont fait neuf morts et des dizaines de blessés au Pays basque mais aussi à Madrid et en Andalousie.
L'attentat politique le plus lourd de conséquences a fait sauter la voiture de l'amiral Luis Carrero Blanco, alors président du gouvernement et dauphin présumé du dictateur Franco, le 20 décembre 1973.
L'opération la plus sanglante, pour laquelle l'ETA diffusera même une sorte de communiqué d'excuses, sera celle perpétrée dans un centre commercial de Barcelone, le 19 juin 1987. Une voiture piégée explosa dans les sous-sols, faisant 21 morts et une quarantaine de blessés. Parmi les victimes sorties indemnes d'un attentat - ou victimes d'un attentat manqué - figurent M. Aznar et le roi Juan Carlos en 1995.
Le cycle de la violence n'est pourtant pas terminé. Après l'explosion de la caserne de Burgos le 30 juillet 2009, (46 personnes, dont 22 femmes et six enfants vivant dans la caserne, ont été blessées) l'organisation séparatiste basque a de nouveau défié dimanche 9 août 2009 le gouvernement espagnol en faisant exploser trois petites bombes dans des commerces de Palma de Majorque, sans faire de victimes. Ces attentats, qui interviennent dix jours après la mort de deux gardes civils sur l'île, sont d'importants coups portés à l'industrie touristique, essentielle à l'économie espagnole.
Carte - les attentats d'ETA hors du pays basque
Carte - les attentats d'ETA au pays basque
La France comme base arrière des opérations d'ETA
La France a effectué 27 interpellations de membres présumés de l'ETA en 2009. Selon le parquet de Paris, 65 etarras présumés sont actuellement en détention provisoire et 174 autres ont été condamnés et incarcérés, dont 16 français. (source : AFP)
Jeudi 20 mai 2010, le chef présumé de l'appareil militaire d'ETA, Mikel Karrera Sarobe, et deux autres membres présumés de l'organisation séparatiste basque ont été arrêtés à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).
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EUSKAL MUNDUAK : Les mondes basques
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