Aux XIXéme et XXème siècles, les progrès techniques de la cartographie permettent des améliorations dans tous les domaines. La lithographie, inventée par Senefelder (1771-1834), permet la reproduction des cartes plus rapidement et de manière moins coûteuse que la gravure sur cuivre. Le transport de l'heure est facilement résolu dès 1910 par l'usage de la radio-télégraphie. La photographie, l'avion, le radar, permettent d'accélérer les travaux topographiques terrestres. Enfin, l'asdic (acronyme de Anti-Submarine Detection Investigation Committee), appliquant la découverte du Quartz piezo-électrique de Langevin, permet un relevé rapide du relief sous-marin...
Aloys Senefelder
En France, la réalisation de la fameuse carte d'État-Major au 1/80.000, en 267 feuilles en noir et blanc, fut la grande affaire du XIXème siècle. Le travail est exécuté par le Dépôt de la guerre (qui deviendra le "Service géographique des armées" à la fin du siècle) et les ingénieurs géographes en 1818 et 1880. Les feuilles ont été découpées en 4 quarts (NO, NE, SO, SE) afin de faire exécuter la mise à jour par quatre graveurs différents. Cette version donna naissance au "Type 1889" dont la publication des 965 coupures s'acheva en 1898. A partir du "Type 1889" au 1/80 000 on exécutait, en même temps, un agrandissement photographique au 1/50 000 afin d'améliorer la lisibilité de la carte.
Cette cartographie est en projection équivalente de Bonne et les levés sont plus précis que ceux de la carte Cassini. En outre, elle comporte de nombreuses cotes d'altitude et le relief est figuré par des hachures, établies d'après une préparation en courbes de niveau et dont l'importance est proportionnelle aux valeurs des pentes. Enfin, la carte d'État-Major, gravée sur cuivre, est une belle carte qui a marqué son siècle, et même le début du suivant.
carte d'Etat-Major au 1/80.000
Cependant, au début du XXème siècle, elle ne présente déjà plus les qualités de précision requise en fonction des techniques nouvelles de l'époque.
En effet, c'est la photographie qui a introduit les progrès les plus significatifs dans deux domaines : d'abord dans celui de la reproduction de la carte (la photogravure au sens large), puis dans le domaine des levés, avec le développement de la photographie aérienne, surtout depuis 1945.
Vue aérienne de Mantes en ballon vers 1900
Des avancées spectaculaires ont, par la suite, été obtenues par le perfectionnement des instruments de géodésie (théodolites notamment).
Théodolite Cooke
D'où la mission confiée dès 1901 au Service géographique de l'armée: réaliser une nouvelle couverture cartographique de la France. Les débuts furent lents et il a fallu attendre la création de l'Institut géographique national (IGN) en 1940 pour aboutir à une couverture complète et homogène du territoire à partir de 1980. La carte, en projection de Lambert, fut d'abord établie au 1/50 000, mais on la trouve désormais au 1/25 000 et compte 2 000 feuilles en 4 couleurs imprimées en offset. Le relief est en courbes de niveau rehaussées par un estompage de gris sur les pentes exposées au sud-est et avec un figuré de rochers dans les zones les plus escarpées, ce qui confère à la carte à la fois une excellente lisibilité et une remarquable suggestion de la réalité.
Carte IGN au 1/50 000 de la Vaunage datant de 1981
Sources :
- Travaux pratiques de géographie de J. Tricart, M. Rochefort et S. Rimbert aux éditions SEDES
- Cartographie de J. Steinberg
- Histoire de l'eau à Hyères, site historique et éducatif
- Wikipédia, l'encyclopédie libre