Quand la cartographie devient l'un des sujets d'un film c'est Trap Street, long métrage réalisé par Viviane Qu.
Vivian Qu, dont c’est le premier film comme réalisatrice, est la productrice de Black Coal de Diao Yinan, un polar chinois sorti cette année en France et qui a connu un vrai succès. Trap Street à été tourné avec un minuscule budget et peu de moyens, hors des circuits économiques et politiques du cinéma chinois.
Mais contrairement à l’univers de « film noir » de Black Coal, placé à la fin des années 90 et au début des années 2000, Trap Street, sorti en salle cet été, est un film très contemporain, illustrant les contradictions et ambiguïtés de la Chine actuelle.
Mais qu'est-ce qu'une « rue piège » ? C'est un terme habituellement employé pour désigner une rue qui apparaît dans une carte, mais qui n’a pas d’existence réelle, ou dont le tracé a été largement modifié par rapport aux relevés du terrain. Cette pratique est (ou aurait été) officieusement employée par certaines agences cartographiques afin de mettre en évidence d’éventuelles copies illégales de leurs données, et d’ainsi « piéger » les contrevenants (un exemple ici). Dans cette fiction chinoise sortie cet été en France, le principe de la « rue piège » est renversée, puisqu’il s’agit cette fois d’une rue réelle qui disparaît systématiquement de toutes les cartes officielles, et qui se révèlera un terrible piège pour le personnage principal.
Sans être un film majeur, l'approche du sujet est passionnante et peut devenir une réalité de la cartographie moderne. Pour rappel, Le GPS (Global Positioning System) est un système conçu par et pour l'armée des États-Unis et sous son contrôle. Le signal pourrait être dégradé ou modifié, occasionnant ainsi une perte importante de sa précision, si le gouvernement des États-Unis le désirait. C'est un des arguments en faveur de la mise en place du système européen Galileo qui est, lui, civil et dont la précision théorique est supérieure. La qualité du signal du GPS a été dégradée volontairement par les États-Unis jusqu'au mois de mai 2000, la précision d'un GPS en mode autonome était alors d'environ 100 mètres. Depuis l'arrêt de ce brouillage volontaire, supprimé par le président Bill Clinton, la précision est de l'ordre de 5 à 15 mètres.