La fin de cet affrontement annonce le sacre de Jacques VI d'Écosse qui devient Roi d'Angleterre en 1603. En unifiant les terres de ces deux couronnes, vient donc s'adjoindre celle du Royaume d'Irlande. Les premières plantations d'Ulster lui sont ainsi vendues dans le cadre d'une initiative britannique, association anglaise et écossaise, afin de les pacifier et de les civiliser. Une seconde vague de plantations est donc mise en place. A terme, la moitié des colons seront des Scots. Pour ce faire, six comtés sont intégrés dans la nouvelle plantation officielle :
- Armagh
- Fermanagh
- Cavan
- Londonderry
- Donegal
- Tyrone
Les racines de la question religieuse, la Plantation d'Ulster de 1609 :
Un engrenage de révoltes et de répressions se met alors en marche et le sentiment calviniste d'élection se mue en préjugé sectaire.
En 1795, alors que des tensions sont encore très présentes, l'ordre d'Orange, aussi connu sous le nom d'Ordre orangiste, est fondé à Loughgall. Son nom est inspiré du titre de Guillaume III d'Angleterre, Prince d'Orange. Cet ordre est créé pour défendre le roi d'Angleterre et ses héritiers tant qu'ils maintiendront une constitution protestante en Ulster.
Photo : Peinture murale orangiste, North Boundary Street, Lower Shankill, West Belfast (Alain Miossec)
Création de l'Irlande du Nord :
Quand Londres accorde à l'Irlande une indépendance conditionnelle en 1921, la géographie confessionnelle sert à justifier la partition de lîle, où les catholiques sont nettement majoritaires, les protestants l'emportant légèrement en Ulster. Mais la frontière de l'Irlande du Nord ne coïncide pas avec celle de l'Ulster. Les politiques britanniques préfèrent amputer l'Ulster de trois comtés à majorité catholique écrasante. Ce choix permit d'assurer le maintien de la suprématie protestante. Le nouvel état nord-irlandais est ainsi dirigé par des politiciens protestants élus par la majorité protestante du pays. Ces derniers enlèvent même aux Catholiques le droit de vote afin d'assurer leur suprématie.
Les conséquences de cette partition politique engendreront une permanence des affrontements sectaires et des tensions intercommunautaires qui, de nos jours, sont toujours présents.
Au fil des recensements, la proportion des Catholiques et le nombre de districts où ils sont majoritaires progressent.
- Antrim
- Ards
- Armagh
- Ballymena
- Ballymoney
- Banbridge
- Belfast
- Carrickfergus
- Castlereagh
- Coleraine
- Cookstown
- Craigavon
- Derry
- Down
- Dungannon & South Tyrone
- Fermanagh
- Larne
- Limavady
- Lisburn
- Magherafelt
- Moyle
- Newry & Mourne
- Newtownabbey
- North Down
- Omagh
- Strabane
Ces bouleversements démographiques entraineront-ils de facto un règlement du conflit ?
A voir sur la toile :
- le passionnant blog d'Alain Miossec sur les peintures murales d'Irlande du Nord