«Le téléphone portable a rapidement évolué en un outil qui nous accompagne dans tous nos déplacements quotidiens. Les antennes-relais sont devenues en quelque sorte le nouveau fil d'Ariane censé nous maintenir connecté à un monde qui tolère de moins en moins de ne pas être accessible ou de ne pas permettre un accès immédiat à l'information.
Fort de ce constat, la Ville de Genève a pris le pari audacieux de visualiser les empreintes numériques laissées par nos téléphones portables. Cette installation a pour but de sensibiliser et de questionner les gens sur une nouvelle manière de lire les flux d'une population connectée au quotidien.»
Carte : Flux entre les quartiers de Genève
Graph : Flux entrants et sortants
Ainsi, sur une journée à Genève, les abonnés au réseau Swisscom générèrent environ 15 millions de connexions exploitables pour environ 2 millions d’appels. Ces informations — que l’on nomme «traces numériques» — offrent de nouvelles perspectives sur la ville, extrêmement intéressantes dans une logique à la fois économique et politique. On peut mentionner les usages suivants :
- Pour les individus, ces données permettent de prendre le pouls de la population dans sa manière d’utiliser l'espace urbain et en particulier d’innover en offrant de nouveaux services aux habitants (engorgements, embouteillages, zones d’activités sociales).
- Pour les pouvoirs publics, elles permettent d’évaluer des stratégies d’aménagement et de planification.
- Pour les entreprises, elles permettent de déduire des renseignements sur les taux de fréquentation de certaines zones et espaces, information fort utile par exemple pour fixer des loyers ou choisir la localisation d’un espace commercial.
Plus globalement, ces données permettent de révéler les dimensions généralement invisibles dans les représentations traditionnelles par la cartographie. Elles témoignent de la dynamique des mobilités, que cela soit à l’échelle d’une ville ou d’une rue et par conséquent de représenter l’espace «vivant», tel que vécu par les individus qui l’utilisent.»