Xénophobie, Montée de l'extrême droite, fermeture des frontières...
Éditorial de Catherine Portevin (extraits) : Sale temps pour les étrangers
L'air est lourd sur l'Europe. Un air empoisonné qui contamine les esprits aussi sûrement qu'un nuage radioactif contaminerait les corps. Partout, l'extrême droite progresse. Plus grave encore : partout, les partis de droite dits "de gouvernement" font campagne sur la xénophobie, invoquant l'échec du multiculturalisme et celui de l'intégration, érigeant des murs anti-migratoires aux portes de l'Union européenne, les Africains, les Maghrébins, enfin, pour tout dire, les Musulmans. Quant au partis de gauche, le plus souvent ils restent muets.
Dans les années 1930 déjà, on a fait croire qu'une crise économique majeure pouvait se résoudre par la désignation de boucs émissaires "étrangers". Ce fantôme devrait alerter l'Europe aujourd'hui... plutôt que revenir la hanter sous une forme maladive d'obsession.
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"Chaque société fabrique son étranger, écrit le sociologue anglais Zygmunt Bauman, et chacune à sa manière." Qui est donc "notre" étranger ? Qu'avons-nous fait de lui ? C'est avec ces questions que nous avons voulu faire le voyage dans le monde d'hier et celui d'aujourd'hui. Pourquoi, alors que l'étranger nous est de plus en plus proche, connu, semblable, le voyons-nous comme un ennemi, à tout le moins gêneur, quelqu'un qu'il faudrait maintenir à l'écart du monde ?
"Notre" étranger n'a plus de nationalité, peu importe qu'il soit français "de papier" ou sans papiers du tout. A ces étrangers nous avons voulu redonner des figures, nettes, distinctes, dignes.
"Notre" étranger n'a plus de nationalité, peu importe qu'il soit français "de papier" ou sans papiers du tout. A ces étrangers nous avons voulu redonner des figures, nettes, distinctes, dignes.
Carte réalisée par le-cartographe issue du dossier "cartographie" du LEPAC :
Carte : Répartition mondiale des migrants internationaux, 2010