Afghanistan 2001-2010, Chronique d'une non-victoire annoncée de Jean-Charles Jauffret. Cartographie d'Alexandre Nicolas aux Éditions Autrement.
Construit à partir du croisement de multiples sources (afghanes, internationales, françaises) et des premiers témoignages des acteurs de cette guerre, il permet au lecteur d’en déchiffrer les enjeux et de comprendre pourquoi il ne s’agit plus vraiment de la « gagner », mais plutôt de trouver la solution politique « la moins mauvaise » pour sortir du conflit, sans baisser les bras devant le terrorisme international.
Depuis 2001, dans les montagnes afghanes, comme précédemment en Algérie, une guerre sans nom perdure. Sinistré par 36 ans de conflits, à la fois en ruine et en pleine reconstruction (avec l’aide récente de la communauté internationale), entouré de puissances nucléaires, l’Afghanistan est au cœur d’une géostratégie complexe où domine la menace d’implosion du Pakistan.
Pourtant, en octobre 2001, au début de l’opération américaine, il ne s’agissait que de détruire les camps d’entraînement d’Al-Qaida (en réponse aux attentats du 11 septembre), tout en désarmant les talibans. Comment a-t-on pu basculer dans une guerre sordide faite d’attentats-suicides, d’engins explosifs piégés, de crimes de guerre, de « dommages collatéraux » et de combats, alors que l’intervention des forces coalisées au sein de la FIAS est conforme au droit international – à l’inverse de l’Irak ?
Quel est l’héritage historique de cet État-tampon désuni qui ne devient une nation que contre un envahisseur ? Qui sont les talibans, ces insurgés dont l’inventivité rend bien difficile l’application des théories militaires ? Quelles difficultés rencontre la coalition depuis la radicalisation de la guerre ? Qu’en est-il de l’engagement des forces françaises, de leur culture de guerre, et de la « french touch » issue de vieilles recettes coloniales ? Barak Obama estime que tout doit être fait pour proposer une alternative politique au régime de terreur des talibans. Mais par quels moyens ? Si la tentation du renoncement est forte, si la victoire semble aléatoire, au nom de la lutte contre le terrorisme international, la défaite serait très lourde de conséquences.
Les forces américaines, celles de l’OTAN/FIAS et les nécessaires unités afghanes sont dans la situation du chirurgien qui découvre une tumeur : s’il referme, les métastases tuent le malade, s’il ne sait pas opérer, il le tue aussi…
Quelques cartes de l'ouvrage :
Carte : Provinces afghanes et zones tribales pakistanaises
Carte : Les minorités ethnolinguistiques en Afghanistan
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