Illustration : Couverture d'un numéro de la revue « Le Tour du Monde »
Au sein de cette longue période, s’étend un « moment chartonien » entre 1860 et 1890, particulièrement intéressant. Charton, héritier des Lumières et ancien saint-simonien, conçoit une revue, cosmopolite et universelle, mais surtout illustrée. Pour lui, l’image tient une place centrale tant dans la circulation du savoir que dans l’authentification du voyage. Fondateur et directeur du premier journal illustré français, Le Magasin pittoresque en 1833, puis co-créateur de L’Illustration en 1843, Charton place l’image au premier rang des véhicules de la connaissance.
Illustration : Édouard Charton (1807-1890)
C’est la raison pour laquelle il veille à la qualité des illustrations réalisées par les « plus célèbres artistes » comme l’affirme la première page des volumes semestriels.
Illustration : Type de costumes siciliens (Dessin de Rouargue)
Illustration : Taormine et l'Etna (Dessin de Rouargue)
Carte : Lieux et espaces des récits du Tour du Monde dans le monde (Europe Exclue)
La liste des partenaires – fournisseurs et acheteurs de récits et de clichés des gravures – témoigne de la notoriété rapidement acquise par la revue. La zone de chalandise du Nouveau Journal des Voyages est largement européenne, de Londres à Saint-Pétersbourg et de Madrid à Stockholm. Outre cet ancrage européen, on retrouve aussi sa trace aux États-Unis et au Japon.
Texte de Pierrette Chapelle : Titulaire d’une maîtrise d’histoire médiévale acquise en 1970, à la Sorbonne (Paris IV), sous la direction de Michel Mollat, puis d’un Capes, enfin d’une agrégation d’histoire-géographie, Pierrette Chapelle a enseigné durant trente-huit ans, dont vingt-neuf ans en lycée. Doctorante en histoire, à Paris-Diderot (Paris VII), sous la direction de Mme Marie-Noëlle Bourguet, spécialiste de l’histoire des voyages et de la construction savante du monde.
Pour info : la quasi intégralité de la revue est disponible en lecture sur le site de la BNF Gallica ici.